Propos recueillis par Nadjia Bouzeghrane pour El Watan.com
Nadjia Bouzeghrane : Alors que l’immigration maghrébine est appréhendée sous un angle restrictif et négatif, Les hommes libres, le film d’Ismaël Ferroukhi, auquel vous avez collaboré, montre un aspect méconnu de l’immigration algérienne pendant l’entre-deux guerres et durant la Seconde Guerre mondiale, celui de sa participation à la résistance à l’occupation nazie. Comment expliquez-vous que ce volet de l’histoire de l’immigration algérienne soit peu connu ou occulté ?
Benjamin STORA : Les immigrés algériens en France étaient environ près de cent mille, au moment où éclate la Seconde Guerre mondiale. Certains vont fuir après la débâcle de mai 1940, mais beaucoup resteront sur place, pris au piège. Quelques milliers seront ensuite envoyés pour construire le «Mur de l’Atlantique».