Le terrible conflit qui a secoué l'Algérie tout au long des années 1990, qui a causé la mort de plus de 100 000 personnes, produit une sensation de « vide » d'images. Un territoire de lumière, situé au Sud, se trouve assombri d'une immense tache noire. L'Algérie, longtemps interdite d'accès aux caméras, se transforme en un décor plongé dans l'ombre.
Ainsi privé de « paysages », l'événement échappe aisément à la chronologie, ne délivre pas de sens, de cohérence. Dans cet affrontement où tout le monde se trouve toujours près du « front », où l'on peut se sentir en permanence en danger, il semble absurde de ne pas trouver les acteurs du conflit. Volontairement, ils tentent de se dissimuler aux regards.
L'invisibilité de cette guerre vient aussi de son impossible identification, à l'un ou à l'autre des acteurs qui s'affrontent férocement. Et comment trouver la « majorité silencieuse » qui résiste au monde truqué qui l'entoure ?
Lorsque le voile se lève parfois, apparaissent les récits et les images d'une incroyable violence, donnant de ce conflit de l'extrême fin du XXe siècle l'aspect d'un « tableau » non figuratif. La mécanique folle des tueries qui s'emballe et semble ne plus finir est un spasme de violence et de défis à toutes les lois connues de perception et de visibilité. Comment voir, lire, trouver une cohérence à ce conflit ?
La situation algérienne a donc souvent été évoquée comme une « tragédie à huis clos », faute d'images. Ne disait-on pas déjà la même chose à propos des « événements », cette « première » guerre d'Algérie contre la présence coloniale française, entre 1954 et 1962 ?
Ainsi privé de « paysages », l'événement échappe aisément à la chronologie, ne délivre pas de sens, de cohérence. Dans cet affrontement où tout le monde se trouve toujours près du « front », où l'on peut se sentir en permanence en danger, il semble absurde de ne pas trouver les acteurs du conflit. Volontairement, ils tentent de se dissimuler aux regards.
L'invisibilité de cette guerre vient aussi de son impossible identification, à l'un ou à l'autre des acteurs qui s'affrontent férocement. Et comment trouver la « majorité silencieuse » qui résiste au monde truqué qui l'entoure ?
Lorsque le voile se lève parfois, apparaissent les récits et les images d'une incroyable violence, donnant de ce conflit de l'extrême fin du XXe siècle l'aspect d'un « tableau » non figuratif. La mécanique folle des tueries qui s'emballe et semble ne plus finir est un spasme de violence et de défis à toutes les lois connues de perception et de visibilité. Comment voir, lire, trouver une cohérence à ce conflit ?
La situation algérienne a donc souvent été évoquée comme une « tragédie à huis clos », faute d'images. Ne disait-on pas déjà la même chose à propos des « événements », cette « première » guerre d'Algérie contre la présence coloniale française, entre 1954 et 1962 ?
Broché: 125 pages
Editeur : Presses de Sciences Po (7 mars 2001)
Collection : La bibliothèque du citoyen
Langue : Français
ISBN-10: 272460847X
ISBN-13: 978-2724608472