Lundi 8 janvier 2007, Centre Pompidou - Avec : Mohammed Arkoun[1], Benjamin Stora[2] et Gilles Veinstein[3]. Modérateur : Emmanuel Laurentin[4].
Emmanuel Laurentin : Passons maintenant au xxe siècle, mais également au xixe siècle avec toute l’épopée coloniale, et donc à Benjamin Stora. Ce que vient de dire Gilles Veinstein, à savoir l’ambiguïté, l’ambivalence, mais également cet événement fondateur qu’a été l’entrée par effraction des armées de Bonaparte en Égypte, avec ce rapport très fort qui s’est établi alors entre ces populations, et cet échange violent ainsi que cette fragilisation de l’Empire ottoman ont des conséquences dans la perception que les Européens, et les Français en particulier, se font de ce que sont le monde arabe, l’islam et les musulmans.
Benjamin Stora : Pour prolonger ce que disait Gilles Veinstein, la conquête de l’Algérie marque une rupture en ce qu’elle consiste à arracher une partie de l’Empire ottoman – qu’on appellera par la suite « l’homme malade ».