Rare dans les médias sur le sujet depuis le début de guerre entre Israël et le Hamas, l’historien Benjamin Stora, spécialiste des relations franco-algériennes a aussi beaucoup travaillé sur les relations judéo-arabes. C’est en historien de la mémoire qu’il répond à nos questions… avec Albert Camus dans sa besace.
Marianne, dans la guerre entre Israël et le Hamas, quel sentiment prédomine chez vous ?
Benjamin Stora : Mon sentiment premier, c’est que les ponts sont en grande partie rompus. Et qu’aujourd’hui, pour toute personne amenée à tenter d’analyser la situation ou d’apporter des idées, il faut obligatoirement choisir de se placer d’un côté ou de l’autre du précipice. Celui qui, depuis sa rive, essaie de créer des passages ou de dresser des passerelles est immédiatement accusé d’être un traitre et de nier la réalité.


Benjamin Stora est un historien français reconnu pour ses travaux sur l’Algérie contemporaine, la colonisation et les mémoires postcoloniales. Né à Constantine dans une famille juive, il porte les traces profondes de l’exil et des silences entourant la guerre d’indépendance, ce qui a façonné son travail d’historien.
Benjamin Stora : Pourquoi la France tarde à reconnaître les massacres du 8 mai 1945 en Algérie
« II n'y a pratiquement plus de juifs en Algérie » : entretien avec l'historien Benjamin Stora.
Propos recueillis parStéphane Aubouard in 
































































