Jean Daniel et Albert Memmi (photo, B.Stora) Par Youssef Zerarka.
« Deux regrettés de jalons qui se rappellent à notre souvenir : un Tunisois et un Blidéen, salué par un Constantinois. Les deux premiers ont dédié un tronçon de leur parcours à la dénonciation de la guerre coloniale et son cohorte de crimes. Jeune au moment des faits, le troisième a mis son talent d'historien fécond au service de l'Histoire et de la Mémoire.
Au commencement, il y avait une thèse sur Messali Hadj. Chemin faisant, l'opération « Labours » du corpus « mouvement national algérien/guerre d'Algérie » a généré des « semailles inespérées » : une moisson de travaux et de livres dont une biographie remarquable sur Ferhat Abbas et un film très pédagogique sur les ressorts de la crise de l'été 1962.
Le Blidéen et le Constantinois ont fédéré leur passion pour leur terre natale pour mettre des mots sur « L'Algérie vue du ciel » (beau livre). Au gré des colloques, des débats thématiques et des engagements, les Trois se sont rangés sous la bannière de la dénonciation du « Sudisme », cette NostAlérie coloniale et culture lepéniste pertinemment décrite dans « Le transfert d'une mémoire : de l'« Algérie française » au racisme anti-arabe » (éditions La Découverte, 1999).
Y.Z.