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La série documentaire C’était la guerre d’Algérie, réalisée par Georges-Marc Benamou, en lien avec l’historien Benjamin Stora, revient sur la colonisation et la guerre d’Algérie de façon sensible et didactique. Cinq épisodes à voir sur France 2 à 21h10 les lundi 14 et mardi 15 mars.

Même si, parfois, l’on retrouve les mêmes images d’archives et les mêmes témoins de la guerre d’Algérie tels Bachir Hadjadj, ex-membre de l’Armée de libération nationale, ou Slimane Zeghidour, alors jeune Kabyle qui a grandi dans un des camps de regroupement des villageois créés par la puissance coloniale –, la série documentaire en cinq épisodes C’était la guerre d’Algérie, réalisée par Georges-Marc Benamou, en lien avec l’historien Benjamin Stora, ne redonde pas avec celle d’En guerre d’Algérie réalisée sous la houlette de l’historienne Raphaëlle Branche, diffusée sur Arte deux semaines auparavant. Au contraire, elles se complètent intelligemment.

Avant la guerre, la colonisation

Le premier épisode est consacré aux 124 ans de colonisation, long prélude à la guerre, sur laquelle l’impasse est trop souvent faite : la violence de la conquête, le rêve de royaume arabe de Napoléon III avant que la IIIe République ne fasse de l’Algérie une colonie de peuplement, les renoncements à l’égalité, l’indépendantisme algérien, pacifiste ou armé, qui finira en épouvantable guerre fratricide, les massacres de Sétif et de Guelma au moment où, en cette année 1945, la famine décime des familles entières. Pourtant, jusqu’au seuil d’une guerre atroce de huit longues années, l’insouciance perdurera chez les Européens d’Algérie. « On vivait comme des lézards heureux au soleil », se souvient l’un d’eux.

La voix off du comédien Benoît Magimel constitue la trame continue du récit, tout au long des cinq épisodes. Sensible, didactique, sans tabous. Et la part belle est faite à la politique française, à ses atermoiements, oscillant entre volonté de réforme et féroce répression, aux rapports de force entre autorités françaises et ultras de l’Algérie française. Les paroles libres, telle une mise à plat des actes de chaque camp, donnent à nouveau ce sentiment salutaire qu’au bout de soixante ans l’histoire peut, enfin, être regardée dans sa globalité et toute sa complexité.

Marie Verdier.

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Hommage à Benjamin Stora, Mucem, Marseille, 31 mai 2018

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