Le parti socialiste S. F. I. O. en Algérie 1920-1954 par Mouloud Aouimeur
Thèse de doctorat en Histoire.
Soutenue en 1998, à l’université Paris VIII-Saint Denis.
Mention, Très honorable.
Résumé
Cette étude micro-historique consiste a écrire l'histoire du Parti Socialiste S. F. I. O (section française de l'internationale ouvrière) non a travers son appareil central mais en mettant en valeur ses instances de base. Elle prend pour lieu de recherche l'Algérie entre 1920 et 1954, dates marquant deux événements importants: le congres de Tours et l'insurrection algérienne. Pour la S. F. I. O, l'Algérie est plus un réservoir électoral qu'un territoire susceptible de devenir un jour socialiste.
Les fédérations socialistes algériennes participent a toutes les élections même lorsque leurs chances sont réduites. Les autochtones subissent peu les influences socialistes. Néanmoins, quelques musulmans adhèrent au Parti Socialiste pour échapper a la répression tout en évoluant dans le voisinage immédiat du nationalisme algérien. Cet acte répond également a leur désir très profond de rejoindre un parti qui est pour eux un symbole de la démocratie et de la liberté dont ils sont prives. Certains d'entre eux quittent la S. F. I. O des que celle-ci ne répond pas à ces critères. Les uns se retirent définitivement de la politique tandis que d'autres rejoignent l'U. D. M. A de Ferhat Abbas et le F. L. N par la suite. Les socialistes algériens intègrent l'oeuvre coloniale dans leur idéologie. Ils justifient leur position par des considérations morales et des motivations économiques. Leur politique algérienne n'a presque pas change au fil des années. La parenthèse ouverte en 1946-1947 pour demander un Statut de l'Algérie proche de celui des nationalistes algériens modérés est rapidement fermée face aux réticences du gouvernement Paul Ramadier et le rapatriement du gouverneur général Yves Chataigneau. En effet, les socialistes algériens soutenaient toujours l'assimilation. De 1944 jusqu'a 1947, ils insistent sur l'application de l'ordonnance du 7 mars 1944. La revendication principale devient ensuite la mise en pratique du statut du 20 septembre 1947. Les socialistes ne pouvaient en réalité faire une autre politique que celle des radicaux et des radicaux-socialistes, très influents en Algérie, souvent partenaires et allies politiques. En effet, la S. F. I. O est coincée entre ces partis et le parti communiste du côté européen, le P. P. A et l'U. D. M. A du côté musulman. Se situant au centre, elle se trouve souvent dans une position délicate.