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Parmi les nouveautés du 20e Salon international du livre d’Alger, l’espace Estrade met à l’honneur un écrivain, tantôt algérien tantôt étranger, pour parler librement d’un sujet de son choix relatif à ses ouvrages où à sa carrière d’écrivain.

actualite-storaIl s’agit d’une tribune d’une heure durant laquelle l’orateur s’exprime librement afin de céder la parole au public pour réagir à son intervention.
L’historien français Benjamin Stora a animé samedi passé, la première estrade du 20e SILA en présentant ses ouvrages ainsi que son long chemin de 40 ans de recherche de l’histoire du Maghreb en général et de l’Algérie en particulier.

Benjamin Stora a dressé un bilan de ses travaux historiques depuis le tout premier qui remonte à 1974, et qui était  axé sur la vie de Messali Hadj sur la base des mémoires  de ce dernier qui lui ont été remises par sa fille. L’interlocuteur, professeur aux universités de Paris, maître de conférences à Berlin et à New York, directeur du musée national de l’Immigration en France, et auteur d’une pléthore d’ouvrages, traduits en plusieurs langues, scénariste et réalisateur de plusieurs documentaires et œuvres cinématographiques de fiction, a évoqué ses amis algériens Abdelmadjid Merdaci et Mohamed Harbi qui l’ont beaucoup aidé dans ses recherches historiques sur l’Algérie dans les  années 1970. Quoique son sujet de prédilection demeure l’histoire de l’Algérie depuis le mouvement nationaliste, il a également travaillé sur l’histoire du Maroc et du Vietnam, avec bien entendu des projections sur le colonialisme français dans ces pays.

Au sujet de la vérité historique, l’interlocuteur a affirmé que ce ne sont pas les Etats qui parviennent à écrire la vérité historique, mais le laborieux chemin passe impérativement par le débat ouvert, l’apprentissage démocratique citoyen, le croisement des différentes opinions, la tolérance et l’ouverture sur l’autre, sans oublier la persévérance et le travail ininterrompus de plusieurs années. Pour ce qui est des outils de guerre algériens qui ont donné un nouveau souffle à la cause algérienne, l’orateur a précisé que la guerre diplomatique mené par beaucoup de figures de proue de mouvement nationaliste à l’instar de Mohamed Yazid a eu des échos favorables auprès de l’opinion internationale, ainsi que la guerre médiatique jouée par des journalistes français et étrangers pour informer l’opinion internationale de ce qui se passait réellement en Algérie, notamment après la Bataille d’Alger en 1957.

L’orateur a précisé que les historiens du monde entier s’intéressent de plus en plus à l’histoire de l’Algérie, notamment celle de la guerre de Libération nationale. Il a précisé que pas moins de 30 chercheurs américains l’ont sollicité pour les aider dans leurs recherches, indiquant par la même occasion que cet intérêt international pour l’histoire de la guerre de Libération nationale va contribuer à avoir une  meilleure compréhension et une vision objective de cette page d’histoire, tout en restant loin « du discours nationaliste », qui selon lui, fait irruption naturellement du côté algérien et français.

Benjamin Stora est l’ auteur d’une dizaine d’ouvrages d’histoire traitant différentes thématiques à l’exemple de l’immigration, l’exil et le nationalisme a présenté son dernier ouvrage Les clefs retrouvées paru aux éditions Stock. Il s’agit d’un récit autobiographique dans lequel il relate son enfance passé à Constantine du moment où il appartient à une famille juive constantinoise originaire des Aurès, et qui a quitté l’Algérie en 1962.

 

Kader Bentounès

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Hommage à Benjamin Stora, Mucem, Marseille, 31 mai 2018

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