La guerre d’Algérie a toujours été racontée par les Français. Il n’est que de jeter un oeil sur la bibliographie pour constater l’écrasante suprématie de l’historiographie française. Pendant longtemps, les Algériens ont subi un récit de leur propre insurrection élaboré par leur « ennemi complémentaire ».
En Algérie même, ceux qui ont confisqué l’indépendance ont imposé une version de l’histoire expurgée de ses principaux acteurs. Dans les deux volumes de « La guerre d’Algérie vue par les Algériens1 » (éditions Denoël) préfacée par Mohammed Harbi, pour la première fois, sous l’impulsion décisive de Benjamin Stora, sur une idée suggérée par Renaud de Rochebrune, une autre histoire de la guerre d’Algérie nous est proposée, cette fois-ci de l’autre côté, avec des moments forts qui ne sont pas nécessairement ceux retenus par les historiens français.