Pour bâtir une histoire partagée et apaisée, même si lourde de contradictions, il est encore nécessaire de revenir sur ce passé colonial qui ne passera qu'à condition d'en prendre la mesure : c'est-à-dire de l'affronter, de le connaître, d'en discuter, de le comprendre.
Notre pays doit faire face aujourd'hui à une violence des mémoires. En dépit de l'immense travail accompli par les historiens dans le champ des études postcoloniales depuis une vingtaine d'années, la société française semble encore en difficulté pour transmettre et enseigner son histoire coloniale. En conséquence, nous assistons aujourd'hui à une forme de cloisonnement inédit des mémoires qui prend la forme de la communautarisation du souvenir.