Par Jeanne Auberger
En juin dernier étaient célébrés les cinquante ans de la mort de Messali Hadj, grande figure de la lutte indépendantiste algérienne. Personnage peu connu en France, il aurait pu l'être bien davantage de l'autre côté de la Méditerranée. Pourtant, l'Algérie s'est toujours bien gardée de glorifier ce héros national. Et pour cause, il fut le grand rival du FLN qui mena une vraie vendetta contre ses partisans et finit par l'évincer.
Considéré comme le père du nationalisme algérien, Messali Hadj disparaissait en 1974 dans la relative indifférence d'Alger. Cinquante ans plus tard, à l'occasion de l'anniversaire de sa mort, le pouvoir algérien ne semble toujours pas ému. Pourtant, il est indéniablement l'un des grands personnages de l'Histoire algérienne qui aurait pu ériger en héros national. Né en 1898 à Tlemcen, dans le nord de l’Algérie, Messali Hadj grandit dans un milieu arabo-musulman et fréquente une confrérie religieuse ainsi que l’école française. Il fait son service militaire en France pendant la Première Guerre mondiale et gravit quelques échelons militaires, avant de rentrer en Algérie en 1920 où il suit l’émir Khaled, petit-fils de l’émir Abd el-Kader qui a mené les premières insurrections contre les Français au XIXe siècle.