L'historien Benjamin Stora vient présenter son Histoire dessinée des juifs d'Algérie, publiée avec le dessinateur Nicolas Le Scanff, ce jeudi 12 mai, au Musée gallo-romain.

L'historien Benjamin Stora vient présenter son Histoire dessinée des juifs d'Algérie, publiée avec le dessinateur Nicolas Le Scanff, ce jeudi 12 mai, au Musée gallo-romain.
Sous sa présidence, d’indéniables avancées mémorielles ont été réalisées, rappelle l’historien Benjamin Stora, qui s’apprête à voter pour lui le 24 avril.
J’entends autour de moi depuis dimanche une petite musique qui met sur le même plan Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Et certains de mes camarades de gauche, hésitent, veulent même s’abstenir, voter blanc… Sur un sujet particulier que je connais bien, celui de la mémoire de la guerre d’Algérie, je voudrais rappeler quelques faits d’évidence. Marine Le Pen est l’héritière directe d’une histoire qui est celle des partisans de l’Algérie française, parmi les plus radicaux, ceux qui voulaient tuer le général de Gaulle au moment du passage à l’indépendance de l’Algérie en 1962. Très nombreuses sont les citations où Marine Le Pen, dans la continuité de son père, refuse absolument de reconnaître la moindre responsabilité de la France dans les exactions commises au temps de la colonisation (au nom du refus de la «repentance»).
Le rapport de Benjamin Stora contient vingt-deux préconisations qui concernent l’histoire mémorielle de la France avec l’Algérie
En un an, souligne l’historien, plus de gestes ont été réalisés que pendant soixante ans, depuis l’indépendance de l’Algérie
PARIS: Demandé par Emmanuel Macron, un rapport sur la question mémorielle entre l’Algérie et la France a été rédigé par Benjamin Stora, historien, professeur des universités, spécialiste de l’histoire du Maghreb contemporain des XIXe et XXe siècles), de l’immigration maghrébine en Europe et des guerres de décolonisation. Remis à l’Élysée en janvier 2021, il contient vingt-deux préconisations qui concernent l’histoire mémorielle de la France avec l’Algérie. Le texte a été publié par Albin Michel sous le titre France-Algérie, les passions douloureuses.
Paris - "Juifs et musulmans, de la France coloniale à nos jours": une exposition à Paris apporte un regard historique et nuancé sur un siècle et demi de relations complexes et sensibles entre deux communautés, avec pour objectif de "conserver des passerelles".
« Au cœur des accords d’Évian » (1/4). Comment ont été reçus les accords du 18 mars 1962 ? Quelles ont été leurs conséquences immédiates ? À l’occasion du 60ème anniversaire de leur signature, l’historien Benjamin Stora revient sur ce tournant pour l’Algérie et la France.
Par Renaud de Rochebrune
Diffusée à l’occasion du soixantième anniversaire des accords d’Évian, la série documentaire de France 2 propose des archives visuelles exceptionnelles.
Par Nathalie Funès, l'OBS.
Il faut absolument regarder « C’était la guerre d’Algérie », la série documentaire en cinq épisodes que diffuse France 2 ce soir et demain soir. Ne serait-ce que pour ces incroyables images d’archives : celles de Messali Hadj au Ruisseau, le grand stade municipal d’Alger, en août 1936, à l’occasion du Premier congrès musulman, organisé notamment par Ferhat Abbas et les Oulemas, les religieux modernistes. Le père du nationalisme algérien et président de l’Etoile nord-africaine (ENA), fondée dix ans auparavant, s’apprête à faire son fameux discours. Il va se baisser pour ramasser une poignée de terre et à la brandir en criant : « Cette terre n’est pas à vendre ».
La série documentaire C’était la guerre d’Algérie, réalisée par Georges-Marc Benamou, en lien avec l’historien Benjamin Stora, revient sur la colonisation et la guerre d’Algérie de façon sensible et didactique. Cinq épisodes à voir sur France 2 à 21h10 les lundi 14 et mardi 15 mars.
Même si, parfois, l’on retrouve les mêmes images d’archives et les mêmes témoins de la guerre d’Algérie tels Bachir Hadjadj, ex-membre de l’Armée de libération nationale, ou Slimane Zeghidour, alors jeune Kabyle qui a grandi dans un des camps de regroupement des villageois créés par la puissance coloniale –, la série documentaire en cinq épisodes C’était la guerre d’Algérie, réalisée par Georges-Marc Benamou, en lien avec l’historien Benjamin Stora, ne redonde pas avec celle d’En guerre d’Algérie réalisée sous la houlette de l’historienne Raphaëlle Branche, diffusée sur Arte deux semaines auparavant. Au contraire, elles se complètent intelligemment.
À l’occasion du 60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, France 2, en partenariat avec France Inter, propose 2 soirées spéciales autour de la série documentaire événement de Georges-Marc Benamou, écrite avec Benjamin Stora.
Alors qu’il affirme qu’il se situe plutôt «dans la lignée des historiens-citoyens engagés, comme le furent Pierre Vidal-Naquet, André Mandouze ou André Nouschi», Benjamin Stora rappelle qu’en réalisant, en un temps très court (six mois), le rapport que lui avait demandé le président Macron, son objectif «n’était pas de recommencer un énième livre sur l’histoire de la colonisation, de la résistance, des massacres ou de la naissance du nationalisme algérien. C’était de dresser l’inventaire des relations mémorielles entre la France et l’Algérie, pour essayer de trouver les voies d’un apaisement mémoriel, d’une réconciliation possible à partir de questions particulières».
Propos recueillis par Nadjia Bouzeghrane
La bande annonce pour l'émission diffusée dimanche 27 février sur France 2 de 9h15 à 10h, sur l'exposition "Juifs d'Orient".
Né à Constantine, l’intellectuel a vécu au plus près le drame par “la solitude de ceux qui l’ont traversé” : Algériens, immigrés, pieds-noirs, juifs, harkis, appelé...
Propos recueillis par SARAH DIFFALAH et NATHALIE FUNÈS
Inauguration d'une sculpture en hommage à l'émir Abdelkader, héros national algérien
L'historien Benjamin Stora a dénoncé samedi "l'obscurantisme et l'ignorance" de ceux qui ont vandalisé la sculpture en hommage à l'émir Abdelkader (1808-1883), appelant à ce que l'inauguration soit maintenue et la statue restaurée.
"C'est consternant", a déclaré à l'AFP l'auteur du rapport sur "Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d'Algérie", remis à Emmanuel Macron en janvier 2021.
La silhouette de l’émir Abdelkader trône sur les bords de Loire. Une façon d’honorer ce modèle de tolérance, érigé en symbole de réconciliation.
Personnage charismatique, mystique et chef de guerre, l’émir Abdelkader a durablement marqué la ville d’Amboise. Le retentissement de son séjour dépasse largement les murs du château, dans lequel il a été emprisonné.
Samedi 5 février, une sculpture lui rendant hommage sera inaugurée sur les bords de Loire. Un hommage qui répond à une proposition de l’historien Benjamin Stora dans le cadre de la réconciliation mémorielle entre la France et l’Algérie.
Sur les « oppositions intellectuelles à la colonisation et à la guerre d’Algérie », un colloque s’est tenu les 20, 21 et 22 janvier 2022, à l’Institut du Monde Arabe et à la Bibliothèque nationale de France, correspondant à l’une des préconisations du rapport remis au président de la République par Benjamin Stora. Organisé par l’historien Tramor Quemeneur et l’anthropologue Tassadit Yacine, il a été l’occasion d’interventions passionnantes d’une trentaine d’intervenants universitaires, et de riches débats. Ci-dessous, voici la communication de Benjamin Stora à la séance du samedi matin à la BNF.
Juifs d'Orient. Une histoire plurimillénaire
Du 24 novembre 2021 au 13 mars 2022
Institut du Monde Arabe
1, RUE FOSSÉS ST-BERNARD Place Mohammed V , 75005 PARIS 05
Du mardi au vendredi de 10h à 18h
samedi, dimanche et jours fériés de 10h à 19h.
Exposition à l'Institut du Monde Arabe, jusqu'au 13 mars 2022, Orchestrée par Benjamin Stora, une exposition-fleuve raconte pour la première fois l’histoire des Juifs d’Orient dans toute sa richesse et sa complexité.
Un événement.
Dans une vaste exposition, objets, tableaux, bijoux, photos et archives montrent comment, pendant plus de deux mille ans, les Juifs ont vécu au cœur du monde arabe, contribuant à l'élaboration de son histoire. À voir jusqu'au 13 mars, à Paris.
Les voilà qui fusent de toute part. D'une petite pièce de monnaie en bronze utilisée à Jérusalem sous le règne du roi Antigone l'Hasmonéen (80-37 av. J-C.), figurant une ménorah ce chandelier à sept branches symbole du judaïsme. D'une stèle funéraire du IV e siècle aux caractères hébraïques polis par les années, découverte sur le site romain de Volubilis, au Maroc. D'un recueil enluminé de traités de médecine écrits en judéo-arabe vers 1345-1348, venu de Catalogne. D'un coffre en bois peint yéménite réalisé au début du XX e siècle pour abriter les rouleaux de la Torah. D'une éblouissante robe de mariée ottomane de la fin du XIX e , en velours violet brodé de motifs floraux au fil d'or.
Inauguration de l'exposition "Juifs d'Orient" par le Président de la République Emmanuel Macron. Ce lundi 22 novembre, le Président de la République a inauguré l’exposition “Juifs d’Orient” en présence de Jack Lang, Président de l’Institut du monde Arabe, et de Benjamin Stora, Commissaire de l'exposition.
Exposition du 24 novembre 2021 au 13 mars 2022 à l'Institut du monde Arabe. 1, rue des Fossés-Saint-Bernard, Place Mohammed-V 75005 Paris.
Informations : + 33 (0)1 40 51 38 38
Pendant des siècles, des populations juives ont vécu dans le monde arabe aux côtés des musulmans, du Maroc à la Syrie, "une même histoire" que l'Institut du monde arabe (IMA) à Paris raconte à travers une vaste exposition.
Intitulée "Juifs d'Orient, une histoire plurimillénaire" (du 24 novembre au 13 mars 2022), ce projet est le troisième volet d'une trilogie consacrée par l'IMA aux religions monothéistes, après "Hajj, le pèlerinage à la Mecque" en 2014 et "Chrétiens d'Orient, 2000 ans d'histoire" en 2017.
Lors de l'inauguration de l'exposition lundi, Emmanuel Macron a loué une "formidable leçon" de "coexistence", "d'enrichissement mutuel" et "d'échanges entre les monothéismes".
L’historien Benjamin Stora et le dessinateur Nicolas Le Scanff retracent l’épopée de plus de vingt-trois siècles de présence juive dans le pays.
Quoi de mieux que le dessin pour rendre visible et lisible une histoire d’une grande complexité ? Grâce au trait clair de l’illustrateur Nicolas Le Scanff et sur un scénario de l’historien Benjamin Stora se dévoile la mémoire, peut-être inextricable, de la diaspora juive d’Algérie, pays qu’elle a habité au moins vingt-trois siècles durant avant de devoir s’en arracher après la guerre d’indépendance. Une histoire peu racontée sous forme de média illustré, qui a l’avantage de constituer un support pédagogique accessible dès l’âge de 12 ans.
JUIFS ET MUSULMANS
Échanges et différences entre deux cultures
COLLECTIF
Sous la direction d’Abdelwahab Meddeb, Benjamin Stora et Sylvie-Anne Goldberg
Espaces libres-POCHES En librairie le 11 novembre 2021
Soixante ans après la fin de la guerre d’indépendance algérienne, des « passions douloureuses » de part et d’autre de la méditerranée continuent d’entraver la réconciliation des peuples français et algérien.
Alors que je quittais Alger pour Constantine, à une heure à l’est du pays en avion, mon ami Djamel, chauffeur de taxi, « fixeur », m’a prévenu de ne pas dire, à personne, que j’étais juive : « Dis juste que tu es américaine.
« Picasso, l’étranger », Musée national de l’histoire de l’immigration, Paris, novembre 2021, pages 262-264.
Par Benjamin Stora.
Le 8 février 1962, une manifestation organisée par la gauche française pour la paix et l’indépendance de l’Algérie est violemment réprimée au métro Charonne à Paris. Parmi les manifestants qui tentent de se réfugier dans la bouche de la station de métro, huit personnes trouvent la mort, étouffées ou à cause de fractures du crâne, ainsi qu’une neuvième à l’hôpital des suites de ses blessures. L’émotion en France est immense. Un million de Parisiens assisteront aux funérailles des morts de Charonne.
Benjamin Stora et Nicolas Le Scanff publient une “Histoire dessinée des juifs d’Algérie” (La Découverte).
Ou comment lutter, par la beauté de l’image et la rigueur du texte, contre l’amnésie et les tentatives de réécriture.
PAR MARTINE GOZLAN
C'est au fond, l’œuvre de toute une vie : depuis quatre décennies, l'historien Benjamin Stora, natif de Constantine, ne cesse de jeter au-dessus de l'abime des siècles des ponts suspendus, pareils à ceux qui hérissent sa ville natale et surplombent ses ravins : il est lancé dans une quête interminable de la longue durée de la présence juive en Algérie, et des relations, parfois tumultueuses, orageuses, toujours complexes et riches, des communautés juives avec leur environnement arabe et berbère.
Spécialiste de l’Algérie, Benjamin Stora revient sur les moments marquants de la vie publique de l’ancien président, décédé le 17 septembre.
Mort vendredi 17 septembre, l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika n’aura pas eu le droit à un deuil national, ce qui en dit long sur l’embarras du pouvoir en place. Quelle place donner à cet homme d’Etat tombé en disgrâce après vingt ans à la tête du pays et contraint à la démission le 2 avril 2019 après des semaines d’un puissant mouvement de contestation populaire, le Hirak ?
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Le rapport rédigé par l’historien Benjamin Stora, rendu public le 20 janvier 2021, à propos des questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie, répond à une mission que lui a confiée le président de la République. Lors d’une conversation avec Tahar Khalfoune, l’historien et le juriste reviennent sur la réception de ce rapport en France et en Algérie, ainsi que sur les controverses que suscitent ces questions mémorielles. Ils proposent enfin une analyse sur la manière dont cet héritage colonial et cette culture de guerre structurent de part et d’autre l’imaginaire national.
La première fois que j’ai rencontré Abdelmadjid, c’était en 1982 à l’université de Jussieu à Paris, à l’occasion d’un colloque sur les villes en Algérie. J’ai tout de suite été frappé, impressionné par sa vive intelligence, la sureté de ses propos, et son incroyable érudition. Il m’a proposé de venir dans notre ville, sa ville, Constantine. J’ai hésité. J’avais quitté la Cité plantée sur son Rocher vingt plus tôt, avec mes parents, en juin 1962. Je venais juste de soutenir ma thèse sur la vie de Messali Hadj, que Madjid avait lu. Je dirai tout de suite à ce propos que dans les années suivantes, je découvrirai progressivement l’extraordinaire mémoire et connaissance de Madjid, sur tout, ou presque tout : la subtile musique arabo-andalouse, la vie compliquée du nationalisme algérien, les méandres de l’histoire française et sa trajectoire coloniale, la geo-politique internationale….
En 1991, après la diffusion de son documentaire, Des Années algériennes, Benjamin Stora avait pris l’habitude de répondre à ses critiques : « Entreprendre de dire la vérité sur les mémoires, ce n’est assurément pas admettre que les mémoires disent la vérité. » Trente ans plus tard, les mémoires sont toujours à vif. Des « passions douloureuses », c’est ainsi que Benjamin Stora a choisi de nommer la longue histoire qui lie et délie les deux pays et qui concerne directement plus de 7 millions de personnes.
Débattre sur les circonstances d’émergence de l’Étoile nord africaine, (ENA) dans les années 1920 revient à s’interroger sur les origines politiques de l’indépendantisme algérien. L’Étoile a été la première formation algérienne a demander de manière forte et explicite l’indépendance des pays du Maghreb, au moment de sa proclamation officielle le 12 juin 1926.