“Le discours de Messali Hadj du 2 août 1936, prononcé au stade municipal d’Alger, peut être considéré comme étant un marqueur dans l’histoire du nationalisme algérien”, a déclaré à Liberté l’historien et chercheur Benjamin Stora, l’un des plus importants spécialistes français de l’histoire de l’Algérie contemporaine, auteur de nombreux ouvrages consacrés au mouvement nationaliste algérien.
Présent à Tlemcen où il a participé au colloque international sur Messali Hadj intitulé “Cette terre n’est pas à vendre”, Benjamin Stora, répondant à une question sur le retentissement de ce discours, a ajouté : “pour au moins deux raisons, il a été un marqueur : il y a d’abord le fait que le nationalisme indépendantiste radical était né dans les milieux de l’émigration ouvrière en France avec l’étoile nord-africaine. Le 2 août 1936, le centre de gravité du nationalisme algérien radical se déplace de la métropole coloniale vers l’Algérie, c'est-à-dire vers le territoire d’origine, c’est un déplacement extrêmement important.

Benjamin STORA : Les immigrés algériens en France étaient environ près de cent mille, au moment où éclate la Seconde Guerre mondiale. Certains vont fuir après la débâcle de mai 1940, mais beaucoup resteront sur place, pris au piège. Quelques milliers seront ensuite envoyés pour construire le «Mur de l’Atlantique».
Qui ne connaît son nom ? Professeur d'histoire du Maghreb contemporain à l'université Paris-XIII, auteur d'une trentaine d'ouvrages, Benjamin Stora fait autorité depuis un bon tiers de siècle dès qu'il est question de l'Algérie, pays auquel il a consacré ses premières recherches. Mais il est aussi depuis fort longtemps un spécialiste de l'immigration en France et surtout l'un des observateurs les plus aigus des évolutions du monde arabe. Il ne pouvait donc qu'être particulièrement attentif aux révolutions et aux révoltes qui ont eu lieu, qui sont en cours ou qui couvent au Maghreb et au Moyen-Orient.
































































