Algérie Maroc, histoires parallèles, destins croisés - Editions Maisonneuve et Larose, Collection Zellige 2002, 195 p., 15 €
« Fruit de son détachement à Rabat de 1998 à 2001, cette très belle synthèse entreprend une étude en parallèle des nationalismes algérien et marocain dont les racines remontent à la prise d’Alger en 1830. Outre une précieuse chronologie comparative, du traité de Fès (1912) aux avènements de Mohamed VI et de Bouteflika (1999), afin d’étayer la démonstration cet ouvrage contient une série d’interviews de Benjamin Stora à des journaux marocains.

« Un pays meurtri, une guerre qui ne dit pas son nom et des violences et des crimes non signés. Quelle est donc cette inextricable tragédie qui ensanglante l’Algérie depuis bientôt dix ans, suscite à la longue une indifférence à peine voilée et plonge le peuple algérien dans une interminable et indescriptible angoisse ?
« Pour les deux millions de Français qui firent la guerre d’Algérie, les événements d’outre Méditerranée restent une expérience douloureuse, enfouie dans leur mémoire depuis plus de trente cinq ans déjà. Rares sont ceux qui en parlent : cette sale guerre, qui ne disait pas son nom, n’est pas un épisode glorieux de l’histoire de France. Huit sur dix étaient des appelés, qui consacrèrent en moyenne vingt-huit mois de leur vie à la « pacification » ;
« Avec Imaginaires de guerre, Benjamin Stora continue un travail de publication entamé voici bientôt vingt ans sur le mouvement national algérien et la guerre de libération, et qui s’est traduit jusqu’ici par la production d’une (bonne) dizaine de livres et un grand nombre d’articles et de contributions à des œuvres collectives.
Nul n’était mieux placé que Benjamin Stora, historien reconnu de l’histoire de l’Algérie, qui s’est penché avec tant de science sur le nationalisme algérien et ses grandes figures (Messali Hadj, Ferhat Abbas), pour aborder enfin le destin de la minorité juive en ce pays, de 1830 à 1962, et y déterminer trois exils successifs. Le premier avec le décret Crémieux de 1870 qui, en les faisant accéder collectivement à la nationalité française, va détacher les Juifs de leur vie en terre d’Islam, le second en 1940 avec, sous les lois antijuives de Vichy, le retour à l’indigénat trois années durant (pendant lesquels les Juifs seront cantonnés dans les limbes d’une identité indéfinie), et enfin, en 1962 quand les Juifs, devenus « pieds-noirs », vont connaître l’exil de toute la communauté française de l’Algérie.


























































