Voici la lettre de Delphine Renard. Elle avait quatre ans en février 1962 au moment de l’explosion d’une bombe de l’OAS, déposée au domicile d’André Malraux. L’explosion l’a rendue aveugle. Elle s’est rarement exprimée en public.
Voici la lettre de Delphine Renard. Elle avait quatre ans en février 1962 au moment de l’explosion d’une bombe de l’OAS, déposée au domicile d’André Malraux. L’explosion l’a rendue aveugle. Elle s’est rarement exprimée en public.
Benjamin Stora, historien. "Fanon a pensé la question coloniale de manière universelle"
Propos recueillis par F-X.G. France-Antilles Martinique 11.07.2012.
L'histoire Stora, par Kamel Daoud
Beaucoup en parlent et font des calculs avec la calculatrice : il y a 21 millions d'électeurs. 57% n'ont pas voté. Plus de 1,5 million ont voté blanc. Sur le reste, la moitié a voté pour le FLN. Ou le un tiers ou même pas si on prend en compte la loi du plus fort de la proportionnelle. Donc, pour ceux qui veulent garder espoir et garder, à la fois, une raison de désespérer longuement, le FLN est majoritaire en haut, minoritaire en bas, par les chiffres des électeurs réels. Le FLN peut-il gouverner 36 millions d'Algériens au nom de 04 millions, ou presque pas, d'électeurs ?
Fausse question : il l'a toujours fait. C'est le fils unique de la révolution et les autres sont nés d'un second mariage avec le pétrole ou le temps. Il a fait la guerre, les autres n'arrivent même pas à faire un mur. Donc, faire des calculs sur les chiffres ne mène à rien. Le FLN croit qu'il a la majorité des Algériens quand on compte les morts d'avant 62. Le reste, il fait avec en faisant contre. Donc, c'est ce qui explique que ce pays continuera. D'ailleurs, cela s'est fait hier à Skikda dans un village.
Par, Noureddine Khelassi ,
«Toutes les fois qu'un moudjahid disparaît, indépendamment de sa position dans la pyramide de la Révolution, nous enterrons avec lui une partie de l'Histoire, et une information précieuse s'en va si elle ne venait pas à être enregistrée et répertoriée.» L'auteur de ce signal d'alarme, sous forme de constat empreint de triste regret ? Le commandant Abdelkader Mali, alias Abdelaziz Bouteflika, lui-même acteur de la guerre de Libération et présentement chef de son Etat indépendant depuis 1962. Autre exemple, un de ses ministres, Dahou Ould Kablia, lui aussi acteur militaire de la Révolution et toujours président de l'amicale des anciens «malgaches», c'est-à-dire des djounouds de l'ombre du MALG, pense la même chose. Tous les acteurs de la guerre d'Indépendance ont la même foi : un moudjahid qui disparaît sans avoir livré les secrets de sa «boîte noire», c'est le disque dur de la mémoire du Premier Novembre 1954 qui en est d'autant amputée.