Camus brûle-t-il ?
Brutalement évincé en mai 2012 de l’exposition du centenaire Camus qu’il devait proposer dans le cadre de Marseille-Provence 2013, Benjamin Stora signe avec le documentariste Jean-Baptiste Péretié un Camus brûlant qui remet les pendules à l’heure… L’ouvrage revient sur le « pataquès » d’Aix-en-Provence, « une des villes françaises où les nostalgiques de l’Algérie française forment, aujourd’hui encore, soulignent-ils, un groupe de pression non négligeable ». Là où se trouvent les archives de l’écrivain, mais aussi une mairie qui « était, semble-t-il, hostile à l’un de nous, historien spécialiste du Maghreb ». Les deux auteurs souhaitaient notamment montrer « l’engagement de Camus contre les injustices de l’administration coloniale et sa position complexe lors de la guerre d’Algérie ». Cela reste sans doute insupportable aux yeux de certains partisans de la « nostalgérie »…

Les commémorations importantes ont ceci d’excellent qu’elles font en règle générale l’objet de manifestations à caractère historique, invitant les spécialistes du passé à proposer, sur des sujets parfois passionnels et brûlants, une analyse scientifique. Leur tâche se révèle, on le comprend d’emblée, tout sauf aisée. Ainsi, cinquante ans après la fin de la guerre d’Algérie, apparaissait-il nécessaire de répondre à une demande sociale en revenant sur l’un des versants métropolitains de ce conflit multiforme, à travers la question de l’immigration algérienne en France. Une exposition intitulée Vies d’exil - 1954-1962. Des Algériens en France pendant la guerre d’Algérie, se tient ainsi d’octobre 2012 à mai 2013 à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration (CNHI).































































